Volunteers distribute cold drinks to bypassers at a 'heatwave relief camp' along the road during a hot summer day in Lahore on May 31, 2024. (Photo by Arif ALI / AFP)

Accélération historique du réchauffement climatique : un rapport alarmant

6 juin 2024

Une nouvelle étude, publiée le 5 juin dans Earth System Science Data, révèle que le réchauffement global s’accroît à un rythme historique de 0,26°C par décennie. Cette augmentation record est principalement due aux émissions de gaz à effet de serre qui continuent de croître malgré les efforts de réduction.

Selon cette étude, le réchauffement induit par l’homme a atteint une moyenne de 1,14°C au-dessus des niveaux préindustriels pour la période la plus récente, de 2013 à 2022, une augmentation par rapport à 1,07°C entre 2010 et 2019. Les scientifiques attribuent cette hausse accélérée principalement à la combustion des combustibles fossiles et à la réduction de la pollution particulaire, qui avait auparavant un effet refroidissant sur l’atmosphère.

L’étude souligne que les émissions de gaz à effet de serre ont atteint des niveaux records, avec une moyenne annuelle de 54 gigatonnes de CO2 au cours de la dernière décennie (2012-2021). La réduction de l’utilisation du charbon a été partiellement compensée par une augmentation des émissions provenant d’autres sources, notamment le pétrole et le gaz naturel. Cette situation est exacerbée par une diminution de la pollution particulaire, qui avait auparavant contribué à refroidir l’atmosphère en réfléchissant une partie du rayonnement solaire.

Les conséquences du réchauffement climatique se manifestent de manière tangible à travers le globe. Par exemple, 2024 a débuté avec le mois de janvier le plus chaud jamais enregistré, les températures de la surface de la mer atteignant des niveaux records. Cette tendance à la hausse des températures a des répercussions directes sur les conditions météorologiques extrêmes, comme les vagues de chaleur et les incendies de forêt. En 2021, de nombreuses régions ont connu des températures record, notamment le Canada avec une température atteignant 49,6°C à Lytton, en Colombie-Britannique.

Les océans jouent un rôle crucial dans la régulation du climat mondial. Ils absorbent environ 23% des émissions anthropiques de CO2, ce qui conduit à une acidification accrue des eaux océaniques. Cette acidification réduit la capacité des océans à absorber davantage de CO2, aggravant ainsi l’effet de serre. De plus, les contenus thermiques des océans continuent de battre des records, indiquant une accumulation continue de chaleur dans les couches profondes des océans.

Les auteurs de l’étude appellent à une intensification des efforts mondiaux pour réduire les émissions de carbone. Le budget carbone restant, qui représente la quantité de carbone pouvant encore être émise pour maintenir l’augmentation de la température mondiale en dessous de 1,5°C, diminue rapidement. Selon les projections actuelles, ce budget pourrait être épuisé d’ici quelques années. Cette situation met en lumière l’urgence d’actions concrètes et immédiates pour inverser la tendance actuelle.

Dr Valérie Masson-Delmotte, co-présidente d’un groupe de travail du sixième rapport d’évaluation du GIEC, souligne que cette mise à jour montre une intensification du réchauffement climatique provoqué par les activités humaines. Elle appelle à une action climatique plus ambitieuse et rapide pour limiter les risques croissants liés aux changements climatiques. « L’ampleur et la vitesse de l’action climatique ne sont pas suffisantes pour limiter l’escalade des risques climatiques, » a-t-elle déclaré, soulignant la nécessité d’une coopération internationale renforcée pour atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris.

Pour suivre l’évolution de la situation, les chercheurs recommandent la mise à jour annuelle des indicateurs clés du changement climatique, comme les émissions de gaz à effet de serre, le réchauffement induit par l’homme et le budget carbone restant. Ces données permettront aux décideurs de prendre des mesures informées et d’ajuster leurs politiques en conséquence. La plateforme « Indicators of Global Climate Change » fournit déjà des informations précieuses et actualisées, facilitant ainsi une compréhension claire et immédiate de l’état de notre climat.

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