Le Mexique vient de faire un pas historique en élisant Claudia Sheinbaum comme première femme présidente. Candidate du parti de gauche et dauphine du président sortant Andres Manuel Lopez Obrador, Sheinbaum a remporté une victoire décisive contre Xochitl Galvez, candidate de l’opposition. Cette élection marque un tournant majeur pour ce pays de plus de 126 millions d’habitants, souvent aux prises avec des défis socio-économiques et sécuritaires considérables.
Claudia Sheinbaum, ancienne maire de Mexico et membre influente du Mouvement de Regénération Nationale (MORENA), a su capitaliser sur l’héritage et la popularité du président sortant pour mobiliser un large électorat. Sa campagne a été marquée par des promesses de continuité avec les politiques sociales de son prédécesseur, ainsi que par des engagements fermes en matière de justice sociale et de lutte contre la corruption. Avec une marge significative, Sheinbaum a battu Xochitl Galvez, une ingénieure et sénatrice connue pour son franc-parler et son engagement en faveur des communautés indigènes.
Le mandat de Sheinbaum s’annonce toutefois ardu. Le Mexique est confronté à une violence endémique due au narcotrafic. Les cartels de drogue y exercent une influence considérable, rendant certaines régions pratiquement ingouvernables. Les efforts pour endiguer cette violence ont souvent conduit à des violations des droits de l’homme, exacerbant la situation.
En parallèle, la question des féminicides demeure une plaie béante dans le tissu social mexicain. L’ONU rapporte qu’environ dix femmes sont assassinées chaque jour au Mexique, un chiffre qui illustre l’ampleur de la crise de la violence sexiste. La nouvelle présidente a promis d’intensifier les efforts pour lutter contre ce fléau, en renforçant les lois et en améliorant la protection et le soutien aux victimes.
Claudia Sheinbaum a également mis l’accent sur des réformes économiques et environnementales. En tant que scientifique de formation, elle a souvent souligné l’importance de la durabilité et de la lutte contre le changement climatique. Elle prévoit de poursuivre et d’amplifier les initiatives vertes commencées sous AMLO, visant à réduire la dépendance du Mexique aux énergies fossiles et à promouvoir les énergies renouvelables.
Sur le plan économique, Sheinbaum a promis de poursuivre les politiques de redistribution et de soutien aux plus démunis, tout en cherchant à stimuler la croissance économique. Les défis sont nombreux, notamment la nécessité de créer des emplois de qualité et de réduire les inégalités économiques qui restent marquées dans le pays.
L’élection de Claudia Sheinbaum représente un moment symbolique fort pour le Mexique et pour l’ensemble de l’Amérique latine. En devenant la première femme à occuper la présidence, elle ouvre la voie à une plus grande inclusion des femmes dans les sphères politiques et décisionnelles.
