Le Rassemblement National (RN) fait face à une nouvelle polémique avec la révélation des propos racistes et haineux de Jayson P., un jeune militant de la Marne. Affilié au Rassemblement National de la Jeunesse (RNJ), Jayson a exprimé publiquement des opinions racistes et suprémacistes sur les réseaux sociaux, suscitant de vives réactions au sein du parti et au-delà.
Jayson P., transfuge de Reconquête, le parti d’Eric Zemmour, a utilisé Twitter et Instagram pour diffuser des messages incitant à la haine et à la violence contre les minorités. En janvier dernier, il a tweeté : « J’aime juste ceux qui tuent du bougnoule« , et en mars, il a publié sur Instagram : « l’arabe, le noir, le musulman sont-ils des bêtes à abattre en France ?« . Dans un autre tweet du 10 avril, il indique carrément qu’« un Français, c’est un blanc ». Ces publications ont été découvertes et documentées par le média en ligne StreetPress avant la suppression de ses comptes.
La réponse officielle du RN n’a pas été immédiate. Mickaël Aubepart, responsable local, a renvoyé les journalistes vers les instances supérieures du parti. Finalement, Thierry Besson, délégué départemental du RN51, a condamné les propos de Jayson P. et annoncé qu’il serait convoqué en commission des conflits pour une possible exclusion. Cette condamnation semble être davantage une mesure de façade qu’un véritable acte de rejet des idées extrémistes, surtout quand on sait que Thierry Besson lui-même a tenu des propos xénophobes, qualifiant les réfugiés tchétchènes de « personnes n’ayant rien à faire chez nous » lors de l’assassinat du professeur Dominique Bernard à Arras.
Ce scandale met en lumière la difficulté du RN à se débarrasser de son héritage d’extrême droite. Bien que Marine Le Pen cherche à dédiaboliser à tout prix le parti et à se distancer des positions les plus radicales, les propos de certains de ses membres montrent que le racisme et la xénophobie sont encore présents au sein de la base militante. Un militant local a même déclaré au journaliste de Street Press : « Le RN au fond de lui reste le FN de Jean-Marie [Le Pen], la vitrine n’est pas le reflet de ce qui se passe à l’intérieur.«
La révélation des propos de Jayson P. a suscité des réactions indignées de la part de militants, ou d’anciens militants, exaspérés par les propos tenus, dont ceux de Jayson P. « Il a l’habitude de vouloir réduire la gravité des actes du régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale« , ajoute l’un d’entre eux. Jayson P. aurait même fait plusieurs fois référence au NSDAP, le parti nazi.
Le cas de Jayson P. illustre les défis profonds auxquels le RN est confronté dans sa tentative de modernisation. Bien que le parti cherche à se distancier de son image d’extrême droite, les propos et attitudes de certains de ses membres montrent qu’il a encore beaucoup de chemin à parcourir. Pour beaucoup, l’incapacité du RN à gérer ces éléments radicaux remet en question la sincérité de ses efforts de modernisation. Le futur du parti dépendra de sa capacité à se réformer en profondeur et à démontrer un véritable engagement en faveur de la démocratie et de l’égalité.
