AP Photo/Michel Euler

Affaire Adama Traoré : un non-lieu confirmé en appel pour les gendarmes

16 mai 2024

Le 16 mai 2024, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a confirmé l’ordonnance de non-lieu en faveur des trois gendarmes impliqués dans l’affaire Adama Traoré. Ce dernier est décédé le 19 juillet 2016 à Beaumont-sur-Oise, à l’âge de 24 ans, suite à une interpellation. Cette décision a suscité des réactions contrastées, la famille d’Adama Traoré exprimant leur déception et leur intention de poursuivre la lutte pour la justice.

Adama Traoré, jeune homme de 24 ans, est mort après avoir été interpellé par des gendarmes à Beaumont-sur-Oise. Lors de son interpellation, les gendarmes ont utilisé une technique de plaquage ventral pour le maîtriser, une méthode souvent critiquée pour ses risques. Après son arrestation, Adama Traoré a perdu connaissance et est décédé peu après. Les circonstances exactes de sa mort ont été largement débattues, suscitant une série d’expertises médicales contradictoires.

Plusieurs autopsies et expertises médicales ont été réalisées pour déterminer les causes exactes de la mort de Traoré. Les premières analyses ont suggéré une asphyxie potentiellement liée à une condition médicale préexistante, notamment une sarcoïdose. D’autres expertises ont mentionné le stress et la technique de plaquage ventral comme facteurs contributifs. Une contre-expertise commandée par la famille a affirmé que la mort résultait directement de l’intervention des gendarmes.

La confirmation du non-lieu par la cour d’appel de Paris repose sur l’incapacité des expertises à établir un lien direct et certain entre l’interpellation et le décès d’Adama Traoré. Les juges ont estimé que les éléments de preuve n’étaient pas suffisants pour renvoyer les gendarmes devant un tribunal. Cette décision a été accueillie avec frustration par la famille Traoré et leurs soutiens, qui estiment que justice n’a pas été rendue.

La famille Traoré, menée par Assa Traoré, a vivement critiqué cette décision. Assa Traoré est devenue une figure emblématique de la lutte contre les violences policières en France, organisant de nombreuses manifestations et actions médiatiques pour attirer l’attention sur l’affaire. Elle a déclaré que la famille ne renoncera pas et explorera toutes les voies de recours possibles, y compris au niveau européen.

L’affaire Adama Traoré a suscité un large mouvement de soutien, comparé aux mouvements contre les violences policières aux États-Unis, comme celui de George Floyd. Le comité « Justice pour Adama » a organisé des manifestations qui ont rassemblé des milliers de personnes à travers la France. Des personnalités publiques, des militants et des organisations internationales ont exprimé leur solidarité avec la famille Traoré.

Cette affaire a relancé le débat sur les violences policières et le racisme systémique en France. Elle a mis en lumière les tensions entre les forces de l’ordre et certaines communautés, exacerbées par des incidents de violence et de discrimination. Les appels à la réforme des pratiques policières et à une plus grande transparence dans les enquêtes sur les violences policières se sont multipliés.

La confirmation du non-lieu ne marque pas la fin du combat pour la famille Traoré. Assa Traoré a annoncé que des actions seront entreprises au niveau européen, en espérant que la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pourra apporter un nouvel éclairage sur l’affaire. Cette persévérance témoigne de l’engagement de la famille à obtenir justice, malgré les obstacles juridiques et les décisions défavorables.

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