@ AP - Vahid Salemi

Mort du président iranien Ebrahim Raïssi, le « boucher de Téhéran »

20 mai 2024

Ebrahim Raïssi, président de la République islamique d’Iran depuis 2021, est décédé le 19 mai 2024 dans un accident d’hélicoptère dans la région de Djolfa, située dans la province d’Azerbaïdjan oriental. Né le 14 décembre 1960 à Mashhad, Raïssi était une figure influente et controversée du régime iranien.

Raïssi, de son vrai nom Ebrahim Raisol-Sadati, a commencé sa carrière dans le système judiciaire islamique iranien en 1980, juste après la révolution iranienne. Il a rapidement gravi les échelons, devenant procureur-adjoint de Téhéran en 1985. Il est notamment connu pour son rôle dans les exécutions massives d’opposants politiques en 1988, un épisode sombre de l’histoire iranienne qui lui a valu le surnom de « boucher de Téhéran ».

Avant de devenir président, Raïssi a occupé plusieurs postes clés. Il a été procureur général de 2014 à 2016, puis directeur de la fondation Astan-e Qods Razavi de 2016 à 2019. En 2019, il est devenu chef du système judiciaire iranien, une position qui lui a permis de renforcer son pouvoir et d’accroître son influence au sein du régime conservateur.

Raïssi s’est présenté à l’élection présidentielle de 2017 mais a perdu face au président sortant Hassan Rohani. Il a retenté sa chance en 2021 et a été élu au premier tour, soutenu par les conservateurs et l’establishment politique iranien. Sa présidence a été marquée par une politique répressive, notamment lors des manifestations de fin 2022 déclenchées par la mort de Mahsa Amini, une jeune femme décédée après avoir été arrêtée par la police des mœurs pour avoir prétendument mal porté son hijab.

Le 19 mai 2024, Raïssi est mort dans un accident d’hélicoptère alors qu’il se rendait dans la région de Djolfa, en Azerbaïdjan oriental. Les circonstances exactes de l’accident restent floues, mais cet événement marque la fin brutale d’une figure clé du régime iranien. Son décès ouvre une période d’incertitude politique en Iran, où la succession au pouvoir pourrait s’avérer complexe. Il est probable que cette transition soit surveillée de près par les puissances internationales, étant donné le rôle stratégique de l’Iran au Moyen-Orient et dans la politique mondiale.

De nombreux dirigeants du monde entier ont réagi à cette nouvelle. Le président russe Vladimir Poutine a exprimé ses condoléances, soulignant le rôle de Raïssi dans le renforcement des relations irano-russes. Le président chinois Xi Jinping a également envoyé un message de condoléances, mettant en avant l’importance de Raïssi dans les projets de coopération sino-iranienne. En revanche, plusieurs dirigeants occidentaux, tout en adressant leurs condoléances, ont rappelé les violations des droits de l’homme sous sa présidence, appelant à une nouvelle direction pour l’Iran.

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