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La violence à l’encontre des LGBT+ n’a jamais été aussi courante en Europe

14 mai 2024

Les violences envers les personnes LGBT+ en Europe ont atteint un niveau alarmant, selon une étude publiée le 14 mai 2024 par l’Agence européenne des droits fondamentaux (FRA). Les résultats de cette étude constituent un « signal d’alarme clair » sur la situation des minorités sexuelles et de genre dans l’UE.

Parmi les plus de 100 000 personnes sondées à travers l’Europe, 14 % ont déclaré avoir été victimes de violences, une augmentation par rapport aux 11 % en 2019. Les personnes transgenres sont particulièrement ciblées. Le harcèlement a également augmenté, touchant désormais plus de la moitié des sondés contre 37 % en 2019. La situation dans les écoles est particulièrement préoccupante : deux tiers des sondés ont subi des actes d’intimidation, contre 46 % en 2019.

Malgré cette hausse des violences, seuls 11 % des incidents sont signalés aux autorités, rendant la discrimination souvent invisible. Cette faible déclaration des incidents reflète une méfiance envers les autorités et une crainte de représailles ou de ne pas être pris au sérieux.

Sirpa Rautio, directrice de la FRA, souligne un paradoxe : bien que les personnes soient « plus ouvertes quant à leur orientation sexuelle » par rapport à 2019, les taux de violence restent alarmants. Plus de la moitié des personnes LGBT+ parlent désormais ouvertement de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre, mais 60 % des sondés en France évitent encore de tenir la main de leur partenaire en public par peur d’agressions.

La situation varie considérablement d’un pays à l’autre. En Hongrie, où les droits des personnes LGBT+ ont régressé sous l’effet des politiques du premier ministre Viktor Orban, seulement 3 % des personnes estiment que leur gouvernement lutte contre les préjugés et l’intolérance, contre une moyenne de 26 % dans l’UE. Cette différence illustre le manque de protection et de soutien dans certains pays membres.

La FRA appelle les pays membres de l’UE à adopter une culture de tolérance zéro envers la violence anti-LGBT+ et à s’attaquer aux préjugés en ligne. Elle recommande notamment de revoir les algorithmes des plateformes numériques pour qu’ils respectent la législation européenne et ne perpétuent pas les préjugés.

Cette enquête arrive à un moment crucial, juste avant la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, le 17 mai. Elle met en lumière la nécessité d’actions concrètes pour protéger les droits des personnes LGBT+ en Europe et garantir leur sécurité et leur dignité.

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