Une nouvelle enquête médico-légale révolutionnaire a révélé de nouveaux indices. Cette avancée offre une nouvelle perspective sur l’identité du coupable des meurtres qui ont terrorisé Londres en 1888.
Importance d’un châle
Un châle retrouvé sur les lieux d’un des meurtres attribués à Jack l’Éventreur, vieux de plus de 130 ans, pourrait enfin révéler l’identité de l’un des criminels les plus célèbres de l’histoire. Cette découverte découle de l’étude menée par Jari Louhelainen et David Miller, respectivement de l’Université John Moores de Liverpool et de l’Université de Leeds, publiée dans le « Journal of Forensic Sciences ».
En 1888, une série de meurtres horribles a secoué Londres, plongeant le quartier de Whitechapel dans la terreur. Ces crimes atroces, perpétrés par un mystérieux assassin surnommé Jack l’Éventreur, sont restés non résolus pendant plus d’un siècle. Cependant, une récente analyse scientifique pourrait bien changer la donne.
Le châle en question aurait été récupéré par Amos Simpson, un sergent de police adjoint, sur les lieux du meurtre de Catherine Eddowes, l’une des cinq victimes officiellement reconnues de Jack l’Éventreur. Ce morceau de tissu a été conservé dans la famille Simpson jusqu’à ce qu’il soit prêté pour cette étude.
Une analyse minutieuse
Les chercheurs ont utilisé des techniques modernes, minimisant les destructions pour analyser les taches présentes sur le châle. Ces taches incluaient du sang et des traces de sperme, potentiellement liées à la victime et au tueur. Grâce à la microdissection au laser et à l’amplification du génome entier, ils ont réussi à isoler et à analyser l’ADN mitochondrial (mtDNA) présent sur le châle.
Les résultats ont été stupéfiants. Le profil ADN mitochondrial obtenu des taches de sang correspondait à celui de Catherine Eddowes, confirmant ainsi l’authenticité du châle. Plus intrigant encore, les traces de sperme correspondaient à l’ADN mitochondrial d’Aaron Kosminski, l’un des principaux suspects de l’époque.
Qui était Aaron Kosminski ?
Aaron Kosminski était un barbier polonais qui vivait à Whitechapel, un quartier de l’Est de Londres, à l’époque des meurtres de Jack l’Éventreur. Né en 1865, il avait émigré en Angleterre avec sa famille pour fuir les pogroms antisémites en Pologne. À Whitechapel, Kosminski menait une vie modeste, travaillant comme barbier, mais son comportement devenait de plus en plus erratique au fil du temps.
Kosminski avait été arrêté à plusieurs reprises pour des comportements étranges et menaçants, mais il n’avait jamais été formellement inculpé pour les crimes de Jack l’Éventreur. En 1891, il fut interné dans un asile, Colney Hatch Lunatic Asylum, où il resta jusqu’à sa mort en 1919. Les rapports médicaux de l’époque décrivent un homme souffrant de paranoïa, de délires et d’hallucinations.
Un témoignage oculaire de l’époque, souvent considéré comme fiable, décrivait un homme avec des cheveux et des yeux marron. Ces caractéristiques correspondent aux résultats phénotypiques tirés de l’ADN trouvé sur le châle, renforçant l’hypothèse de sa culpabilité. Malgré cela, à l’époque, les techniques médico-légales étaient rudimentaires, et aucune preuve concrète ne put jamais être établie contre lui.
Bien que les découvertes de cette étude soient impressionnantes, elles ne constituent pas une preuve irréfutable. L’ADN mitochondrial ne permet pas une identification unique et les techniques d’analyse, bien que de pointe, ne peuvent totalement exclure les risques de contamination, même minimes.
Néanmoins, ces résultats représentent l’analyse la plus avancée et la plus systématique réalisée jusqu’à présent sur les preuves liées à Jack l’Éventreur. Ils apportent un nouvel éclairage sur l’une des énigmes criminelles les plus célèbres et pourraient bien orienter de futures recherches.
L’identité de Jack l’Éventreur reste un mystère, mais l’étau semble se resserrer autour d’Aaron Kosminski. Peut-être qu’avec les progrès continus de la science médico-légale, la vérité finira par éclater au grand jour.
